Voix Silencieuses : Les Défis des Femmes Autochtones dans le Milieu Professionnel
- wmntelfer
- 31 mars
- 4 min de lecture
Écrit par : Holan Habib (Ambassadrice)
Dans un monde de plus en plus tourné vers les discussions sur l'équité sur le lieu de travail, un récit crucial reste largement ignoré : les luttes uniques des femmes autochtones. Ces femmes résilientes naviguent dans un labyrinthe de barrières systémiques, tissées des fils de l'histoire coloniale et amplifiées par les défis modernes. En plongeant dans leurs expériences, nous devons confronter non seulement les injustices auxquelles elles sont confrontées, mais aussi les voix puissantes qui s'élèvent face à l'adversité, exigeant un changement et plaidant pour un avenir plus prometteur pour les femmes autochtones dans le milieu professionnel.
Santé mentale et dynamique du lieu de travail
Pour de nombreuses femmes autochtones, le lieu de travail présente un double défi : la croissance professionnelle et le bien-être mental. Les approches traditionnelles de la santé mentale sont souvent en conflit avec les attentes du monde de l'entreprise, les obligeant à naviguer entre les normes culturelles et les exigences professionnelles. Selon l'Enquête régionale sur la santé des Premières Nations de 2019, 30 % des femmes des Premières Nations ont déclaré souffrir d'anxiété, et 23 % ont déclaré souffrir de dépression (Commission de la santé mentale du Canada, 2024).
L'Association nationale des femmes autochtones du Canada (ANFA) souligne que l'insensibilité culturelle dans les politiques de santé mentale en milieu de travail ajoute au stress, avec 70 % des femmes autochtones trouvant ces politiques culturellement inadéquates et 47 % subissant un stress important en raison du manque de soutien pour concilier travail et santé mentale (ANFA, 2021).
L’économie de petits boulots et les disparités économiques
Ces dernières années, l'essor du travail de gig a offert une certaine flexibilité à de nombreuses personnes, y compris les femmes autochtones en quête d'opportunités d'emploi. Le travail de gig consiste en des emplois temporaires, contractuels et freelances plutôt que des postes permanents. Pourtant, cette flexibilité a souvent un prix. Malgré leur contribution importante à la main-d'œuvre, les femmes autochtones dans les rôles de gig font fréquemment face à une sous-évaluation et à une rémunération insuffisante.
En effet, selon Statistique Canada, les femmes autochtones gagnent considérablement moins que les femmes et les hommes non autochtones, soulignant les barrières systémiques qui persistent sur le marché du travail (Gouvernement du Canada, S. C., 2024). Leurs expériences soulignent le besoin de protections robustes et de pratiques de rémunération équitables qui reconnaissent et respectent leurs contributions.
L’équité salariale et la réduction de l’écart
L'équité salariale reste un enjeu critique pour les femmes autochtones, qui continuent de faire face à des disparités d'emploi par rapport aux non-Autochtones. L'Enquête sur la population active de 2022 montre que les individus des Premières Nations vivant hors réserve gagnent en moyenne 28,78 $ de l'heure, contre 32,58 $ pour les travailleurs non autochtones (Gouvernement du Canada, S. C., 2022).
Bien que l'écart salarial soit plus petit pour les femmes autochtones, qui gagnent 0,92 $ pour chaque dollar gagné par les hommes autochtones, elles restent derrière, les femmes non autochtones gagnant 0,87 $ pour chaque dollar gagné par les hommes. Les mères autochtones font face à des défis supplémentaires, tels que des taux d'emploi plus faibles en raison des responsabilités familiales et un accès limité à des horaires de travail flexibles. Ces chiffres mettent en lumière le besoin urgent de politiques favorisant l'équité et le soutien pour les familles autochtones.
Histoires de résilience
Le Dr Roberta Jamieson, des Six Nations de la rivière Grand, et Evelyn Korkmaz, de la nation Kainai, illustrent la résilience et la force des femmes autochtones dans la refonte de leurs communautés. Le Dr Jamieson a brisé des barrières en devenant la première femme autochtone à obtenir un diplôme en droit au Canada, surmontant la discrimination systémique pour défendre les droits et l'éducation des Autochtones. Elle a ensuite levé des millions pour des bourses en tant que PDG de Indspire afin d'élargir l'accès à l'enseignement supérieur pour les étudiants autochtones (Roberta L. Jamieson, 2014).
Evelyn Korkmaz, naviguant dans des dynamiques complexes sur le lieu de travail, souligne l'importance de la défense de la santé mentale et de l'identité culturelle, transformant ses luttes personnelles en une plateforme de changement (Korkmaz, n.d.). Ensemble, leurs histoires montrent la puissance de la résilience dans l'autonomisation des femmes autochtones.
Aller de l’avant
En réfléchissant à ces récits, il est évident que le changement systémique est urgent. Le chemin vers l'équité et la justice sur le lieu de travail commence par l'écoute des histoires, des expériences et des voix des femmes autochtones. Leur résilience face à l'adversité est un témoignage puissant de la force au sein des communautés autochtones. Rejoignez le mouvement pour l'équité en soutenant les initiatives des femmes autochtones dans votre communauté.
Éduquez-vous et éduquez ceux qui vous entourent sur les enjeux qu'elles rencontrent, engagez-vous dans des conversations et plaidez pour des politiques favorisant l'inclusivité et la justice. Comme l'a dit le Dr Roberta Jamieson, "Nous ne sommes pas ici pour demander une place à la table; nous sommes ici pour créer notre propre table." Honorons cela en créant un milieu de travail où les femmes autochtones peuvent prospérer.

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